Psychanalyse et foi chrétienne
La foi est un domaine si vaste et si original qu'il mériterait à lui seul qu'on lui consacre un site tout entier.
Mes récentes recherches m'ont orienté toujours davantage vers un regard plus psychanalytique que théologique sur la foi chrétienne.
Afin de distinguer les recherches de type théologique ou philosophique des essais plus analytiques sur le Christianisme, j'ai décidé de consacrer une page à cette question particulière.
La fraternité chrétienne
ou la paternité impossible.
Cet article est consacré à une étude psychanalytique sur la question cruciale de la paternité. Celle-ci est sans cesse revendiquée au sein même des Écritures et des Eglises, notamment dans sa dimension spirituelle, avec la figure du prêtre qui aurait les traits d'un père.
Toutefois, un élément important vient perturber cette belle construction théologique. Cet élément, c'est la fraternité, invention chrétienne par excellence.
Comment les deux dimensions de la paternité et de la fraternité peuvent-elles être compatibles, surtout quand on constate qu'elles tendent à s'évincer ou à se supplanter l'une l'autre? Ou encore lorsqu'on mesure l'importance de cette autre invention chrétienne qu'est la filiation, laquelle se réalise grâce à un Fils surnaturel, le Christ, lequel n'est pas un Père et n'a jamais accédé à la paternité?
Cet article se penche sur ce délicat problème pour montrer en quoi, selon moi, la revendication de la foi chrétienne à la paternité spirituelle est un geste frappé d'impuissance symbolique...
Transfiguration et métamorphoses du Christ.
Du refoulement du meurtre du Père à l'exaltation du maternel.
L'épisode de la Transfiguration dans les Evangiles a suscité de nombreux commentaires depuis l'époque des Pères de l'Eglise.
C'est à une exégèse originale de ce texte que je m'attelle en cet article. Il s'agit d'en comprendre les différents moments à la lumière des théories anthropologiques et psychanalytiques.
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Erotique mystique et vertus morales.
Le désir spirituel : de l'amour à la haine.
C'est un lieu commun de la théologie que d'affirmer qu'il existerait une différence radicale entre l'amour érotique, l'eros grec, et l'amour charitable, l'agapè chrétienne. Les deux se situeraient sémantiquement et théologiquement aux antipodes l'un de l'autre, de sorte qu'il serait impossible de parvenir à l'agapè par l'eros.
Pourtant, toute une littérature d'inspiration spirituelle, dans le Christianisme, a prétendu explorer les voies de l'amour divin en un sens érotique. Mais en ne prenant jamais en compte un fait indéniable et qui pose un immense problème, que dans aucun évangile ni aucun texte néotestamentaire, les termes d'eros ou d'érotique n'apparaissent. Cette absence, qui ne peut être assimilée à un oubli, est suffisamment remarquable pour être s'interrogée.
C'est par cette question que s'ouvre cette réflexion qui se propose de parcourir les affects spirituels de l'amour charitable à la compassion bouddhiste pour en montrer les failles intimes, et dévoiler les ambiguïtés fondamentales du désir mystique...
Le Christ et le Bouddha.
Deux figures de filiation spirituelle en opposition avec l'autorité paternelle.
Essai sur un conflit intra-religieux.
Si l'on soumet à l'analyse les biographies comme les personnalités de ces deux grands fondateurs de religion, celles-ci révèlent une caractéristique qui leur est commune: à savoir, leur opposition à l’autorité paternelle et à la Loi, qu'elle soit celle de leur époque ou encore la Loi naturelle.
C'est à la fois ce qui les distingue des autres figures religieuses, comme ce qui a conféré une aura unique et une puissance sacrale et religieuse à nulle autre pareille aussi bien à leur personne qu'à leur enseignement.
Cet article tente de comprendre ces ressorts aussi cachés que mystérieux...
Mélancolie et dépression:
Des pathologies révélatrices du spirituel?
La mélancolie apparaît comme une pathologie caractéristique d'un état d'être connu depuis l'Antiquité. Elle a pris la forme de la dépression et des états dépressifs dans notre monde contemporain.
D'un point de vue spirituel, elle dit quelque chose de la perte et de la chute de l'homme en ce monde. L'auteur qui a su le mieux l'étudier et la décrire est Kierkegaard. C'est donc vers ses ouvrages que je me suis tourné pour comprendre ce qu'il en était de la mélancolie en régime chrétien. Et c'est en suivant ses brillantes intuitions que je suis parvenu à déceler l'ombre cachée qui règne sur l'esprit des mélancoliques...
Le désir d'autonomie: de la révolte à la filiation
Une impasse religieuse et philosophique.
L'autonomie est une notion frappée d'une profonde ambiguïté.
En effet, d'une part, elle est revendiquée par toute la modernité qui la présente comme un sommet de l'évolution morale et politique humaine. De l'autre, elle est historiquement et ontologiquement adossée à une hétéronomie, mais qui s'est présentée métaphysiquement comme la première autonomie:
à savoir l'autonomie divine.
Le Christianisme héritera de cette ambiguïté et l'hypertrophiera.
Dès l'époque de le modernité, cette ambiguïté se transformera pour la conscience de l'individu en un double bind, une injonction paradoxale qui oblige chacun à devenir libre et autonome, mais de façon toujours relative et en dépendance d'autrui, ce qui contredit la prétention à l’autonomie.
Sentiment de culpabilité et présence intérieure de Dieu.
Les ambiguïtés de la mystique.
La culpabilité est le principal sentiment auquel l'Occident postmoderne tente d'échapper depuis plus d'un siècle, notamment en le niant ou en le réduisant à des causes externes, pour mieux en triompher.
Pourtant, celui-ci est constitutif de la personnalité humaine. Et on le retrouve dans la plupart des religions où il fait signe vers la faute originelle.
Or, de façon paradoxale, les mystiques et les spiritualités, toutes tendance et religions confondues, ont tenté à leur manière d'évacuer ce sentiment, allant jusqu'à nier ce que la culpabilité spécifie dans la psyché humaine, à savoir le moi ou la personnalité.
Cette ambiguïté n'est pas sans poser des questions auxquelles cet article tente de répondre, en s'interrogeant sur le sens de l'intériorité spirituelle et sur ce que recèle secrètement la psyché humaine...
La pensée paulinienne au crible de la psychanalyse et de la rhétorique.
Dans la première réflexion, je tente de montrer l’importance de la rhétorique et de la sophistique grecques dans la pensée et les épître pauliniennes. J'analyse ensuite les thèmes de la justification par la foi, véritable oxymore, et du statut négatif de la Loi selon l'Apôtre. Et je tente de percer à jour l'aspect subversif et transgressif du nouveau régime de la foi et de l'amour instauré par le Christianisme.
Dans la seconde réflexion, je tente d'approfondir la notion biblique de "péché" grâce à l’interprétation psychanalytique proposée par J. Lacan, dans le livre VII de son "Séminaire". Deux épisodes bibliques ont attiré mon attention :
- celui du "Buisson ardent", tout d'abord, lors duquel Moïse se trouve pour la première fois confronté, non pas à Dieu lui-même qui demeure "caché", mais à une manifestation particulière du divin;
- celui de la conversion de saint Paul, ensuite, sur le chemin de Damas.
Dans les deux cas, c'est l'interprétation psychanalytique qui permet de révéler la présence redoutable de l'instance maternelle divinisée...
Foi chrétienne, psychanalyse et théologisme.
Les dérives de la pensée chrétienne.
Si l'exégèse a fini par acquérir ses lettres de noblesse scientifique, elle reste cependant toujours exposée à des dérives improbables notamment sur son versant herméneutique, dans lequel elle s'origine d'ailleurs historiquement.
Les procédés des divers exégètes contemporains sont ainsi souvent influencés par une herméneutique pour le moins arbitraire, au risque de pratiquer un hermétisme exégétique, mais qui ne dit pas son nom ou avance masqué. J'appelle, pour ma part, théologisme ce procédé qui utilise le texte en le dénaturant, et par lequel certains auteurs se livrent à des extrapolations indues à des fins croyantes.
En plus de cette réflexion, je tente de comprendre comment la psychanalyse a pu être réappropriée par la théologie pour la mettre au service de la foi.
Un tel dévoiement intellectuel ne laisse pas d'interroger et pose la question de la morale de la théologie.
Les effets du "surmoi chrétien".
Quelques aspects méconnus de la psyché croyante.
La foi chrétienne a des effets souvent méconnus sur la psyché du croyant.
J'explore en cet article l'un des pans méconnus de cette psyché, que j'ai appelé le "surmoi chrétien". Et j'explique en quoi ce surmoi peut servir à effacer ou refouler l'essence même de la Révélation monothéiste, comme je donne aussi une explication à mes propres motivations spirituelles et intellectuelles.
Vérités de foi et psychanalyse.
Problèmes d'interprétation.
Il est aisé de constater que les vérités de foi ne sont pas celles de la psychanalyse, et inversement.
Toutefois, il semble que la théorie psychanalytique freudienne soit capable de saisir ce qui échappe à la foi elle-même comme aux croyants.
Je m'emploie, dans cette étude à montrer quelques-unes de ces vérités souvent invisibles aux "yeux du cœur" ou de la foi…
L'évangile de Jean.
Un évangile sophistique traversé de désir incestuel.
L'évangile de Jean est considéré comme l'un des plus beaux textes de la littérature antique chrétienne.
C'est sans aucun doute aussi le plus mystique et théologiquement le plus profond.
Mais un regard moins déférent et plus attentif à ce que met en œuvre cet évangile permet de saisir ce qui échappe généralement aux lectures croyantes.
Dans ces trois études, je présente d'abord l'évangile dans sa complexité et tente d'en proposer une explication cohérente. Puis, j'insiste sur deux points essentiels : l'usage de la sophistique dans la rédaction de ce texte apparemment très inspiré. Et la présence du désir maternel jusque dans les relations les plus intimes que le Christ a entretenues, que ce soit avec sa mère, ses disciples ou les personnes divines comme son Père et l'Esprit-Saint.
Le Christ
Une figure de l'imaginaire.
S'il existe bien une figure religieuse universellement connue depuis des siècles, c'est assurément celle du Christ.
Confondue avec la personne historique de Jésus de Nazareth que les chrétiens ont divinisé dans la formule "Jésus-Christ", laquelle synthétise les deux éléments, humain et divin, pour n'en former qu'un, celle-ci se perpétue au fil des âges sans connaître de transformations radicales. Comme si elle était inaltérable.
Pour comprendre ce phénomène, il est nécessaire de tenter une approche non théologique qui fait place à d'autres interprétations moins religieuses.
C'est ce à quoi je m'attelle dans cette étude.
La psychologie de la personne de Jésus.
Différenciée de l'image du Christ à laquelle on l'associe toujours, la personne de Jésus de Nazareth, au demeurant très humaine et historiquement attestée, représente une figure pourtant toujours idéale et idéalisée.
Or, en scrutant les Evangiles, qui sont aux origines d'une telle idéalisation, il est possible de de déceler des traits de caractère qui non seulement humanisent Jésus, mais le présentent sous un jour à la fois plus ordinaire et plus inquiétant.
Cette réflexion, qui complète la précédente, tient à mettre en évidence ces traits de caractère remarquables toujours passés sous silence.
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La conception fantasmée du corps chrétien.
C'est un sujet rarement abordé, même dans la théologie, que celui du corps humain considéré autrement qu'à travers le prisme de la foi.
On se contente, généralement, soit de reprendre les énoncés dogmatiques concernant la création du premier couple ou la résurrection des corps, qui restent des objets de foi et non des réalités tangibles, soit de disserter sur les conséquences de la morale chrétienne concernant l'usage éthique des corps et leur finalité spirituelle.
Sans reprendre la question depuis les textes bibliques jusqu'aux théologies contemporaines, cette réflexion tente de dégager de la croyance chrétienne la dimension imaginaire que celle-ci entretient et propage au sujet du corps humain.