Réflexions psychanalytiques et anthropologiques
Cette page est consacrée à un ensemble d'articles dont les thématiques s'articulent autour du religieux, du sacrifice et de certaines pathologies, lesquels ont en commun la question du mal.
Du rituel au pardon.
On oppose généralement la croyance à la connaissance, et à raison semble-t-il, tant les deux modes de fonctionnement diffèrent l'un de l'autre dans leurs modalités. Même la foi chrétienne, qui s'est présentée comme une forme de connaissance spécifique, n'est pas parvenue à renverser ce schéma. Le phénomène anthropologique qui manifeste le mieux la croyance est le rituel. Il cristallise en lui tout ce vers quoi tendent implicitement le social et l'individuel. Pourtant, les rites, phénomènes porteurs d'attentes, se soldent souvent par des échecs. Sans doute est-ce la croyance qui les sous-tend qui demande à être éclairée. Cette réflexion interroge aussi les ressorts puissants du pardon et de la vengeance qui ne sont pas très éloignés l'un de l'autre...
Lieux de culte et sacrifice expiatoire.
La question du sacré et l'origine du prestige.
Tous les lieux de culte religieux partagent une même caractéristique: celle d'être des lieux consacrés. Mais qu'est-ce qui leur confère ce caractère sacré? Et que voile l'aura qui les rend aussi fascinants?
Cette sacralité est aussi propre à certaines personnes, dites consacrées, comme les rois, les chefs religieux, les prêtres, les moines, ou plus trivialement les gurus des sectes. Cet article interroge l'origine du prestige qui entoure ces personnes et tente d'en comprendre le mode d'apparition.
Langage et Autre chez Lacan.
Ce texte regroupe deux articles : le premier est une recension d'un livre d'introduction à la pensée lacanienne. J'insiste, dans cet article, sur la question cruciale du langage dans cette pensée., et des limites de l'utilisation linguistique du signifiant au détriment du référent.
Le second explore de la notion d' "Autre", tout aussi essentielle. Les concepts forgés par Lacan s'avèrent souvent aussi riches de sens que d'utilisation difficile. Ainsi en est-il de cet "Autre", qui désigne de multiples réalités et dont la polysémie donne une fois de plus à penser...
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Les sentiments d'amour et de compassion au regard du surmoi.
C'est grâce aux découvertes de la psychanalyse que l'on a pu mettre au jour l’existence d'une instance psychique tierce, entre l'inconscient et le moi. Celle-ci, appelée le surmoi., rythme la vie de la psyché humaine jusque dans ses affects les plus profonds et apparemment les plus purs ou les plus dégagés des impératifs moraux. Ainsi en est-il de l'amour, qu'il soit érotique ou charitable, et de la compassion.
Ce texte en dévoile quelques aspects méconnus.
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De l'origine des sociétés et des êtres humains.
Les racines communes du mal.
Rien de plus difficile à penser que la notion d'origine. Surtout lorsqu'elle tend à se soustraire à toutes les enquêtes empiriques.
Mais c'est une raison supplémentaire, selon moi, pour tenter de s'y confronter. Quitte pour ce faire, à n'en percevoir qu'une partie. Or, pour mieux penser l'origine ou les origines, qu'elles soient celles des sociétés ou des individus, il m'a semblé important de l'envisager sous un angle peu emprunté par la pensée, car douloureux en tant que tel, à savoir la question du mal.
En effet, il m'est apparu que ces deux éléments étaient profondément corrélés et se référaient, jusque dans le mystère de leur être ou de leur non-être, à un même événement. Celui-ci a été autrefois thématisé par la théologie chrétienne, notamment dans le dogme du péché originel, puis a connu une réactualisation grâce aux découvertes de la psychanalyse freudienne.
C'est par ces deux axes de la pensée que cette réflexion, qui n'a pas la prétention d'être exhaustive sur ces graves questions, s'ouvre et s'interroge...
Les rapports entre le langage, le désir et la loi.
Parmi toutes les théories philosophiques et linguistiques qui traitent de la spécificité du langage et de son apparition, seule la psychanalyse a émis l'hypothèse d'une origine violente de la parole et du langage.
Cette réflexion présente les quelques éléments clés de cette hypothèse que je trouve d'une pertinence remarquable, mais qui appelle bien évidemment à de plus longs développements. J'explore aussi les rapports complexes qui s'établissent entre la loi, le désir et le langage.
De la Cause à la "Chose".
Métaphysique et métapsychologie.
Pas de notion plus délicate et plus subtile en psychanalyse que celle de "Chose" qui s’origine dans la cause et la causalité, et inversement.
Car si la "Chose", das ding en allemand, désigne pour Freud le Maternel et le désir d'inceste maternel, ou encore celui de retour à la Mère, pour Lacan, cette notion "pâtit du signifiant". Ce qui veut dire qu'elle en dépend.
J'analyse ici cette notion trouble et profonde et tente d'en comprendre les implications jusque dans le domaine religieux.
Psychanalyse de la pratique artistique.
De la dette existentielle à la créativité.
L'art est certainement aujourd'hui l'un des domaines les plus explorés.
Depuis des siècles, il fascine. Mais les raisons de la pratique de l'activité artistique, comme les motivations profondes de ceux qui s'y adonnent, restent souvent mystérieuses. Un regard éclairé par la psychanalyse peut aider à en pénétrer les arcanes, notamment en reliant l'art, en tant qu'activité spécifique, à la notion de dette existentielle. Une autre hypothèse, que j'explore dans la seconde partie, fait mention d'un lien étroit entre certaines pratiques artistiques, comme le théâtre et le cinéma, et la religion dionysiaque dont Nietzsche fut un fervent thuriféraire.
La vérité au sens psychanalytique.
Vérité du désir ou désir de vérité?
À la différence de la philosophie ou des religions, la vérité psychanalytique ne corrobore pas un sens plénier ou harmonieux entre le sujet et le monde.
Et elle dépare des autres définitions par les réalités psychiques souvent difficilement audibles qu'elle met à jour.
Cette réflexion interroge le sens de la vérité selon la foi chrétienne, et les sagesses orientales, pour les mettre à l'épreuve de la psychanalyse. On découvre ainsi une opposition radicale entre la vérité du désir, propre aux religions, aux spiritualités comme aux thérapies contemporaines, qui s'arrête au désir et l'exalte. Et le désir de vérité qui ne se laisse pas prendre aux sortilèges du désir.
Emergence du monothéisme.
Une récurrence historique et psychique.
Le monothéisme est l'une des questions religieuses et historiques les plus débattues et les plus mystérieuses.
Entre les thèses anthropologiques et les théologies des grandes religions monothéistes, il n'existe guère de concordance.
Toutefois, en analysant les textes bibliques et en les comparant avec les textes mythologiques de grandes civilisations, comme l'Egypte et la Mésopotamie, il est possible de comprendre l'émergence de ce phénomène religieux qui se veut au-delà de tout phénomène.
Contemplation et méditation.
Des états ambigus. Entre voyeurisme et mélancolie.
Méditation et contemplation n'ont jamais été autant en vogue que de nos jours où elles sont devenues les nouvelles pratiques de l'homme post-moderne en quête de sens et de sagesse. Parées de toutes les vertus, elles sont censées mener l'être humain vers sa condition originelle et le guérir des maux dont il souffre en lui indiquant la voie à suivre pour se trouver lui-même et vivre en harmonie avec le monde et avec autrui.
Tout en prenant acte de ces idées répandues, il m'est apparu, après des années de pratique méditative et de réflexions sur ces notions, que la contemplation était sans doute encore autre chose que ces définitions le laissent entendre. Et qu'elle pouvait véhiculer avec elle des caractéristiques qui ne confortent pas les représentations idéales habituelles.
Du Don à la Loi.
Esquisse d'une anthropologie.
On oppose habituellement le don, acte gracieux et gratuit qui se réalise sur un mode indicatif, à l'imposition de la Loi, qui énonce des prescriptions sur un mode impératif. Et effectivement, les deux réalités ne se recoupent pas.
Dans la Bible, on a pu parler du "don de la Loi" fait par Dieu à Moïse. Mais cette expression semble inappropriée pour décrire l'acte par lequel la Loi s'est imposée aux Hébreux. Je reprends dans cette réflexion des éléments du don pour en comprendre la nature et je l'oppose à la Loi. Le don ou l'amour, contrairement à ce qu'a affirmé le Christianisme, n'est pas le parachèvement ou l'accomplissement de la Loi, mais c'est son envers ou son contraire.
Dans un second texte, je reprends la question à partir de la notion de dette existentielle que tous les êtres humains contractent dès la naissance. Et j'analyse ce qui
a été l'objet d'un refoulement général dans la modernité, mais qui hante encore les consciences qui se croient délivrées de toute obligation et de tout devoir.
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Le thème du meurtre du Père.
Refoulement psychique et réécriture mythologique.
Il revient au génie de S. Freud d'avoir su théoriser parfaitement le thème du meurtre du Père. Et cela, que ce soit par ses découvertes psychanalytiques, avec le complexe œdipien, ou par ses hypothèses anthropologiques.
Toutefois, en ce qui concerne le monothéisme, les thèses anthropologiques de Freud étaient fortement orientées vers l'Egypte antique, avec la réforme armanienne du pharaon Akhenaton. Grâce aux découvertes archéologiques et philologiques récentes, il est possible d'étendre cette hypothèse en s'inspirant d'autres récits mythologiques, notamment d'origine mésopotamienne. Et de consolider, grâce à ce matériau littéraire antique, les grandes découvertes freudiennes.
Cet article décrit les implications de ces découvertes qui concernent autant les individus que les institutions, et analyse les récits d'origine de la Bible, comme le livre de la Genèse, qui contiennent des vérités encore méconnues
De la puissance du maternel.
Présence de la Mère e désir de retour au maternel chez quelques auteurs et dans la Bible.
Ce texte fait suite au précédent. Il analyse et approfondit à partir de quelques auteurs et dans les textes bibliques la présence et la puissance du maternel, toujours sous-estimées par les croyants eux-mêmes.